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  • Présidentielle 2017. Est-ce vrai que la Droite ne peut gagner sans le Centre?

    Selon les leaders centristes, Jean-Christophe Lagarde en tête dont c’est un des slogans favoris qu’il ressort systématiquement dans es interviews, la Droite ne pourrait gagner en 2017 sans le Centre, sous-entendu, LR a absolument besoin des voix UDI pour s’imposer.

    Cette affirmation n’est malheureusement étayée par aucune réalité électorale, ni sondagière.

    Ainsi, si le candidat LR serait Alain Juppé, cas de figure le plus probable actuellement, celui-ci n’a besoin ni des voix UDI, ni même des voix MoDem que lui offre Bayrou, au premier tour pour s’imposer devant le candidat de gauche et être le vainqueur au second tour.

    Les sondages qui ont testé le cas de figure où Alain Juppé et François Bayrou seraient tous les deux concurrents au premier tour accordent, comme celui réalisé par IPSOS pour le Cevipof de Sciences Po Paris et Le Monde en janvier dernier, autour de 8% au président du Mouvement démocrate et plus de 30% au maire de Bordeaux.

     

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  • Présidentielle 2017. Tapie, le Trump français?

    Dans une interview au JDD, Bernard Tapie vient d’annoncer son retour en politique.

    On se rappelle que dans les années 1990, il avait été député des Bouches-du-Rhône ainsi que ministre de la Ville de François Mitterrand et qu’il avait voulu briguer la mairie de Marseille avant d’être déclaré inéligible.

    Si son objectif est de faire à nouveau barrage au Front national en se dressant sur la route de Marine Le Pen comme il l’avait fait pour le père de celle-ci avec un certain succès ainsi que de proposer un plan anti-chômage des jeunes en se targuant de sa réussite dans les affaires, il laisse la porte ouverte à un avenir autrement plus grand avec la possibilité de se présenter à la prochaine présidentielle en 2017.

    Cette annonce ainsi que le profil de Bernard Tapie font tout de suite penser à un autre homme d’affaires… l’Américain Donald Trump.

     

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  • Rentrée du Centre: une clarification nécessaire

    Où se positionnent l’UDI et le Mouvement démocrate?, telle est la question qui va dominer l’espace centriste français en cette rentrée politique.

    La conclusion d’accords entre la Droite et les partis centristes pour les régionales et les contestations internes plus ou moins importantes qui s’en sont suivies (pétition de frondeurs à l’UDI peu suivie par les militants, réprobation de nombreux militants de l’UDI et surtout du MoDem à propos de l’alliance avec Laurent Wauquiez en région Rhône-Alpes-Auvergne) s’inscrivent dans un débat plus large sur le positionnement des centristes et sur ce qu’ils sont ou prétendent être.

    Car la situation est bien problématique.

     

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  • Non, monsieur Sarkozy, l'alternative n'est pas entre république et démocratie

    Le récent débat initié par les propos de Nicolas Sarkozy se posant en seul défenseur crédible d’une république menacée par une démocratie qui ne promeut que les intérêts particuliers d’individus et de groupes ainsi que sa volonté de rebaptiser l’UMP, Les Républicains, a posé la question cruciale de ce qu’est aujourd’hui le régime politique de la France et de ce qu’il doit être.

    Comme l’ont écrit beaucoup de commentateurs de gauche et de droite, le discours de Nicolas Sarkozy du 7 novembre 2014 sur la glorification de la république et la critique de la démocratie, est, non seulement, un faux débat mais une erreur historique dangereuse.

     

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  • Jean-Christophe Lagarde, danger potentiel pour le Centre et l’UDI?

    Une des mises en garde répétées d’Hervé Morin, de Jean-Christophe Fromantin et de leurs amis respectifs avant, pendant et après l’élection de Jean-Christophe Lagarde au poste de président de l’UDI a été de dénoncer sa dangerosité sur la pérennité de la formation de centre-droit mais aussi sur ce qu’est et doit être le Centre, pointant ses pratiques, selon eux peu orthodoxes, voire de voyou, mais aussi une parole qui souvent dérape.

    Quelques mois après son intronisation, certains éléments du discours et des actes de Lagarde laissent penser qu’ils n’avaient pas tout à fait tort.

    L’impression que donne le président de l’UDI est double.

    D’une part, celle d’une volonté d’imposer l’UDI et sa personne dans le débat politique à tout prix.

    Voilà qui n’est pas négatif si l’on pense que le parti a un très important déficit de crédibilité dans l’opinion publique et que lui-même a un déficit de notoriété encore plus important.

    Sans oublier que le Centre est aujourd’hui incarné, pour la plupart des gens, par François Bayrou, président du Mouvement démocrate, mais par aucune personnalité de l’UDI depuis la retraite politique de Jean-Louis Borloo, comme vient de le rappeler un sondage sur les personnalités qui feraient un «bon président» où Lagarde, certes apparaît mais dans les derniers du classement.

    Dans cette optique, l’opposition frontale face à l’extrême-droite et au FN permet de positionner l’UDI comme la formation la plus pugnace contre leurs thèses et de donner de la visibilité médiatique à son président, le tout dans une légitimité sur le combat contre l’extrême-droite qui ne souffre aucune discussion.

    Et puis, bousculer par une agressivité au bon sens du terme les situations acquises, tant à droite qu’à gauche qu’à l’intérieur même des partis centristes où certains notables locaux ont tout verrouillé au mépris de toute dynamique, est salutaire.

    D’autre part, celle d’un homme qui est dans la surenchère systématique et dans la réaction virulente plutôt que dans l’échange d’arguments.

    Après son élection à la tête de l’UDI, on pensait qu’il adopterait un profil plus consensuel que celui qu’on lui connaissait depuis des années à l’UDF puis au Nouveau centre et enfin à l’UDI et qui a poussé beaucoup de dirigeants de cette dernière à soutenir Hervé Morin pour la présidence de la formation de centre-droit.

    Pas du tout. A plusieurs occasions, Jean-Christophe Lagarde a sur-réagi à une situation ou à une critique, faisant écho à ses humeurs dénoncées par ses opposants ainsi qu’à son surnom de «Sarkozy du 9-3», «compliment» donné, entre autres, par ses «amis» (critiques) UMP du département...

    Ce fut le cas, dès sa prise de fonction de président de l’UDI, lorsqu’il a traité sans aucune preuve de «menteur» le secrétaire général de l’Elysée, Jean-Pierre Jouyet, lors de la polémique sur les propos tenus par François Fillon à l’encontre de Nicolas Sarkozy, une charge qui n’avait strictement aucun intérêt politique, ni pour lui, ni pour l’UDI, ni pour le Centre – il suffisait qu'il dise qu'il s'agissait d'une histoire entre le PS et l'UMP – mais qui semblait être un acte d’autorité (pour s’imposer) et de reconnaissance (pour exister).

    Cela a été le cas sur la loi Macron qu’il a critiqué sans cesse et sans nuance alors qu’elle contenait, aux dires mêmes de plusieurs membres éminents de son parti, nombre de mesures positives que prônent, en plus, les centristes

    Bien avant même de pouvoir savoir si la loi était amendable, il a déclaré qu’il ne la voterait pas quoiqu’il arrive.

    Une posture d’opposition systématique qui le renvoie à son statut de second couteau qu’il a connu et qu’il a détesté de l’UDF à l’UDI et qui le faisait ruer dans les brancards plus que de nécessité.

    Cela vient, à nouveau, d’être le cas sur le conflit en Syrie à propos de la visite d’un sénateur de son parti à Damas pour rencontrer Bachar Al-Assad.

    Dans le dernier cas, non seulement, il a légitimé le voyage de François Zocchetto (en accord avec les sympathisants de son parti selon un sondage) en expliquant même qu’il faudra un jour reparler avec le dictateur syrien.

    Mais, afin de contrer les critiques qui se sont multipliées sur cette visite à un boucher sanguinaire, il en a rajouté plus que de mesure en en profitant, comme l’ont noté les médias, à être le seul représentant d’un parti républicain à critiquer la conduite de la guerre contre Daesh (ou organisation de l’état islamique) et d’attaquer François Hollande directement pour sa soi-disant incohérence dans sa position dans ce conflit.

    Si ses efforts pour donner une exposition à l’UDI et à son président doivent être salués, sa technique du bulldozer qui tire sur tout ce qui bouge pour faire le buzz ou pour avoir un diplôme de bon opposant ou encore pour être continuellement dans le rapport de force peut avoir, in fine, l’effet inverse de celui recherché.

    Car Jean-Christophe Lagarde n’est pas là pour séduire les électeurs de la droite radicale et extrême et encore moins leurs militants.

    Sa base, ce sont des électeurs qui refusent le plus souvent une vision d’opposition basique, un manichéisme partisan et l’absence de nuances, même s’ils sont de droite modérée et dont il doit s’attacher les votes en montrant son sérieux et sa responsabilité.

    Aujourd’hui, peut-être, nombre d’entre eux sont séduits par un discours vigoureux qui permet au Centre de se faire – parfois – entendre.

    Mais plus il sera martelé, avec les dérapages inéluctables qu’il comporte, plus il sèmera le doute chez les Français et, surtout, les sympathisants centristes.

    Plus il continuera à adopter la stratégie médiatique d’un Sarkozy, plus il brouillera le message du Centre.

    A ce moment là, si Jean-Christophe Lagarde n’a pas changé de style, forme et contenu compris, alors oui, il peut devenir dangereux pour l’UDI et le Centre, ouvrant, par ailleurs, un boulevard à François Bayrou qui n’en demande pas tant mais qui connaît bien l’homme.

    Espérons qu’il saura cultiver ses qualités et corriger ses défauts pour être un digne représentant du Centre.

    Il pourrait prendre exemple sur Yves Jégo, candidat malheureux à la présidence de l’UDI, dont les déclarations sont souvent justes «centristement» parlant ces dernières semaines, lui qui fut un inconditionnel de Sarkozy…

    Et ça tombe plutôt bien puisque Jégo et Lagarde sont alliés au sein de la majorité qui gouverne l’UDI.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Face au FN, saluons le courage de l’UDI et du MoDem

    La politique c’est aussi la défense des valeurs que l’on porte avec le courage de ne pas dévier au gré des circonstances et des petites ambitions.

    C’est pourquoi il faut saluer la position officielle sans ambiguïté de l’UDI vis-à-vis des extrêmes et, notamment, de l’extrême-droite.

    Comme l’a dit au Figaro Laurent Hénart, «pas une voix, pas un siège pour le Front national».

    Quand on voit un Laurent Wauquiez (UMP), soi-disant «héritier» du démocrate-chrétien Jacques Barrot dans la Loire, flirter sans complexes avec ce même FN pour de basses raisons politiciennes et d’ambitions personnelles, on n’en apprécie que plus la position ferme adoptée par Jean-Christophe Lagarde, dès les résultats du premier tour de la législative partielle dans le Doubs connus, appelant à faire barrage à l’extrême-droite et à voter pour le candidat républicain au second tour.

    Je parlais du courage parce que tous les électeurs et sympathisants de l’UDI ne sont pas forcément sur une ligne aussi ferme vis-à-vis du FN comme l’ont révélé des sondages et certains seraient même prêts à voter pour des candidats d’extrême-droite.

    De même, quelques (ir)responsables de l’UDI en mal d’originalité ou de règlement de compte personnel, comme Hervé Morin, ont pris des positions différentes en refusant de faire la distinction entre un parti républicain et un parti extrémiste, sans doute ignorants des leçons de l’histoire et des valeurs humanistes dont les partis centristes s’affirment dépositaires.

    Or l’humanisme intégral du Centre et du Centrisme, de part ses racines libérales, démocrates-chrétiennes, radicales et modérantistes n’a rien à faire avec les thèses et l’idéologie d’extrême-droite.

    Cela ne veut pas dire qu’il y a une proximité d’idées entre un candidat du PS et le positionnement de l’UDI.

    Cela signifie que les valeurs démocratiques et républicaines partagées par le PS et l’UDI imposent de faire barrage à l’élection d’un représentant d’un parti qui nie ces mêmes valeurs qui sont à la base de ce qu’est aujourd’hui la société française et les démocraties occidentales.

    C’est vrai que le courage n’est pas toujours récompensé en politique.

    Mais, au moins, il permet de se regarder dans la glace le matin, même en se rasant et même en pensant à l’élection présidentielle…

    De ce point de vue, il faut aussi saluer la prise de position claire et nette de François Bayrou.

    Le président du Mouvement démocrate a estimé que «le risque maximum, c’est le FN, c’est l’extrême-droite» et qu’il choisirait, sans hésiter, le candidat républicain face à celui du Front national.

    Pourquoi ai-je parlé de courage là où il ne devrait s’agir, au bout du compte, que d’un simple réflexe républicain?

    Parce qu’aujourd’hui, journalistes et politiques sont en train de donner un brevet de respectabilité au Front national en le «dédiabolisant» et en le «banalisant», le rendant ainsi respectable aux yeux des électeurs tout en discutant de sa possible arrivée au pouvoir comme s’il était un parti comme les autres.

    Parce qu’aujourd’hui le PS s’outrage des réactions à droite qui n’appellent pas au front républicain alors que lui-même gouverne un peu partout avec un PC repaire d’anciens admirateurs de Staline qui ne valent pas mieux que d’anciens vendeurs de chansons nazies.

    Parce que l’UMP, tournant petit à petit mais méthodiquement dos à ses racines gaulliste d’une part, et à ses racines centristes d’autre part, reprend les thèses frontistes en les légitimant.

    Et c’est pourquoi il faut parler de courage des partis centristes, le saluer et le soutenir.

     

    Centristement votre.

     

    Le Centriste

     

     

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  • Le Centre doit contrer la montée des populistes et des démagogues irresponsables

    A entendre le Front national en France, Syriza en Grèce, Podemos en Espagne, Ukip en Grande Bretagne et quelques autres démagogues obscurantistes à travers l’Europe, il suffirait d’être contre le libéralisme, tant politique qu’économique, et contre l’Union européenne pour que demain soit le paradis sur terre.

    Ce populisme démagogique qui prétend sans ridicule et pudeur que l’on peut s’affranchir des règles de la bonne gouvernance pour qu’un avenir radieux utopique s’installe, a toujours existé et a toujours conduit à des catastrophes pour les peuples qui lui ont fait confiance, rappelons-nous du nazisme et du communisme et de leurs camps de concentration respectifs.

    Il n’est guère étonnant, par exemple, de voir que Marine Le Pen (Front national) et Alexis Tsipras (Syriza), l’une d’extrême-droite, l’autre d’extrême-gauche, avoir comme ami commun Vladimir Poutine, lui-même nostalgique que la grandeur de l’Union soviétique.

    Non pas que la vérité se trouve nécessairement à Bruxelles ou à Wall Street.

    En revanche, elle n’est certainement pas dans les rassemblements populistes des places Syntagma d’Athènes ou Puerta del Sol de Madrid, ni lors du défilé frontiste de Paris qui s’accapare Jeanne d’Arc.

    Que ce soit Marine Le Pen, Alexis Tsipras, Pablo Iglesias (Podémos), Nigel Farage (Ukip) et quelques autres, l’irresponsabilité est de mise ce qui n’est guère étonnant sachant que les solutions d’extrême-droite ou d’extrême-gauche ont toujours conduit dans le mur au cours de l’histoire humaine parce qu’elles tentent, au-delà de leurs relents nauséabonds, de faire entrer la réalité dans le moule d’une pensée inepte et intolérante.

    Cependant, elles parviennent à séduire une part importante des électeurs qui, devant les épreuves et les nécessaires décisions difficiles et responsables, préfèrent la fuite en avant dans l’espoir puéril et immature que les choses s’arrangeront d’elles-mêmes.

    Il faut dire, malheureusement, que ces électeurs sont souvent trompés par les dirigeants des différents pays en question – qui n’osent pas prendre leurs responsabilités en expliquant la réalité de la situation – avant de se réfugier dans le vote contestataire et irrationnel.

    Toujours est-il, par quel miracle les recettes éculées auxquelles se réfèrent ces leaders populistes qui ont toujours échoué par le passé, marcheraient aujourd’hui et demain?

    Et ce même si les situations politiques, économiques et sociales sont difficiles.

    Ce n’est pas parce qu’il y a des problèmes que l’on doit se tourner vers de fausses solutions qui donneront des résultats encore pires.

    Ayant dit cela, ce que demande également une grande partie des électeurs du Front national, de Syriza ou de Podemos qui sont dans un désarroi compréhensible face à la crise, c’est que les politiques s’intéressent à eux, qu’ils aient droit à ce respect que le Centrisme reconnait comme une valeur fondamentale du vivre ensemble, à cette dignité qui est due à toute personne et que l’on travaille à bâtir une société plus juste, c’est-à-dire celle, qui par un juste équilibre humaniste, s’efforce dans une égalité des chances, d’offrir une existence décente à tous ceux qui le souhaitent.

    Sans cette approche humaniste, non seulement, ces populistes démagogues ont encore de beaux jours devant eux pour tromper les peuples par leurs fausses promesses et leur rhétorique révolutionnaire, mais la démocratie républicaine  -- déjà attaquée par les terroristes fanatiques – bâtie sur les fondements des principes libéraux va lentement s’enfoncer dans une crise dont l’issue n’est rien moins que sa pérennité au cours de ce XXI° siècle.

    Et si personne de sensé n’attend que ces populistes démagogues soient des leaders responsables et honnêtes, ces deux dernières qualités sont des conditions sine qua non pour ceux qui se réclament des valeurs démocrates et républicaines.

    De ce point de vue, les partis centristes ont un rôle fondamental à jouer en étant, d’abord, les défenseurs intransigeants de cette démocratie républicaine ainsi que les censeurs vigilants de ce populisme et cette démagogie, en la dénonçant sans répit tout en proposant des solutions humanistes aux problèmes qui assaillent actuellement nombre de pays européens.

    En France, l’UDI et le Mouvement démocrate doivent être mobilisés et pugnaces.

    Et l’on ne peut que se féliciter de l’agressivité, au sens positif du terme, dont, jusqu’à présent, Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, fait montre face au Front national.

    Mais il reste l’essentiel, proposer un vrai projet centriste mobilisateur et juste.

    Et là, l’attente devient longue.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Mais que font encore des centristes à l’UMP?

    La lente mais sûre dérive à droite de l’UMP qu’un sondage Louis Harris Interactive pour le magazine Marianne vient de confirmer pose évidemment la question de la présence de centristes à l’intérieur du parti présidé à nouveau par Nicolas Sarkozy, d’autant plus que l’on connaît le peu de respect de ce dernier pour le Centre à part pour les voix qu’il peut rapporter...

    Si, après le choc de 2002 avec la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle, l’UMP avait été créée pour rassembler les familles centristes et droitistes dans un grand parti de centre-droit et de droite modérée pour s’opposer à l’extrémisme populiste et démagogique du Front national et le contrer dans les urnes, on ne perçoit plus dorénavant que cette union soit une évidence du fait de la radicalisation de plus en plus importante d’une majorité de l’électorat de droite.

    En regardant les résultats du sondage précité, on voit bien que, souvent, ce sont les sympathisants de l’UMP qui se sentent plus proches des thèses du FN que les sympathisants de ce dernier vis-à-vis de celles de l’UMP.

    On peut même en conclure que, non seulement, la fameuse «dédiabolisation» mis en œuvre par Marine Le Pen a réussi auprès de l’électorat de l’UMP, tout en ratissant tous les mécontents du «peuple de gauche», mais que la stratégie de Nicolas Sarkozy, se placer sur le terrain de l’extrême-droite pour siphonner ses idées et ses voix, n’a en fait permis, au bout du compte, que de rendre encore plus acceptable le Front national pour le «peuple de droite».

    Dès lors, devant l’échec de la Gauche et de la Droite à contrer la montée des extrêmes ces dernières années – on le voit également avec le Front de gauche même s’il ne réussit pas électoralement parlant de la même manière que le Front national – il ne reste donc plus que le Centre pour mener le combat.

    Dans cette optique, il serait bien que les quelques vrais centristes de l’UMP – et non les centristes défroqués qui ont peu à peu épousés la plupart des thèses droitistes, parfois les plus dures –, tirant le bilan assez médiocre de leur présence aux côtés de la Droite pendant douze ans, ouvrent des discussions avec l’UDI pour rejoindre la confédération ou créer une coalition avec eux.

    De même, un rapprochement UDI-Mouvement démocrate serait un signal fort pour la constitution d’un axe central où les partis centristes seraient le noyau dur, le pôle d’attraction auxquels les modérés de la Droite et de la Gauche pourraient s’allier en vue d’une nouvelle majorité tournant le dos aux thèses dangereuses que véhiculent le Front national et le Front de gauche.

    On ne semble malheureusement pas en prendre le chemin avec l’alliance François Bayrou-Alain Juppé qui passe au-dessus de l’UDI mais aussi avec la discrétion, voire l’inaudibilité, des centristes de l’UMP, incapables de peser à l’intérieur ou de s’émanciper.

    Aujourd’hui, les centristes de l’UMP ne sont plus qu’un maigre alibi, une caution dérisoire afin de faire croire que Droite et Centre c’est la même chose.

    Il est temps de faire un sort à cette idée reçue avant que des centristes ne se retrouvent dans des alliances déshonorantes faute d’avoir eu le courage au bon moment d’être fidèles aux valeurs qu’ils prétendent défendre et qu’ils participent à la création d’un Centre capable d’attirer la Droite et non le contraire pour détourner cette dernière de son tropisme actuel radical si dangereux pour la démocratie républicaine.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Refondation du Centre. Où en est-on en cette fin 2014?

    On avait prédit que 2014 serait une année test pour cette fameuse refondation du Centre qui est loin d’être terminée encore aujourd’hui.

    Après la création en deux temps de l’UDI en 2012, celle de l’Alternative en 2013, 2014 était une année d’élections (municipales, européennes, sénatoriales) qui allait voir les partis centristes se confronter aux électeurs pour la première fois après leurs terribles résultats de l’année 2012 et leur permettre de jauger leur solidité et leur potentiel dans la perspective de 2017.

    On n’avait évidemment pas prévu que cette année 2014 serait aussi celle du passage de témoin entre Jean-Louis Borloo et son successeur, après que le président fondateur de l’UDI ait décidé de jeter l’éponge suite à un grave problème de santé mais aussi par une grande lassitude de ne pouvoir structurer la confédération de centre-droit en un parti unifié dédié à son projet politique et à ses ambitions personnelles.

    Quel bilan tirer à propos du Centre alors que viennent de se terminer les élections à la présidence de l’UDI qui ont vu la victoire de Jean-Christophe Lagarde sur Hervé Morin et que l’avenir de la formation n’est pas encore totalement assurée même si Morin a accepté le résultat tout en pointant des irrégularités et en se déclarant le vainqueur moral?

    - Refondation de l’espace centriste

    En ce qui concerne l’espace centriste, le constat est mitigé.

    L’UDI, qui a passé le cap des deux ans d’existence, a assez bien tenu le choc des élections externes et surtout internes mais demeure encore un parti en structuration avec des forces qui ne sont loin d’être soudées et des leaders qui sont plus en mode confrontation qu’en celui de collaboration.

    Tout le travail du nouveau président, Jean-Christophe Lagarde, sera d’insuffler une dynamique permettant, dans les mois qui viennent, de surmonter ce manque de cohésion autour de l’écriture d’un projet et d’une identité politiques afin de transcender les ambitions personnelles en une aventure collective.

    Néanmoins, la tâche s’annonce rude et le succès n’est pas assuré, loin de là.

    Le Mouvement démocrate, lui, a continué à devenir une petite formation totalement dédiée à son chef, François Bayrou.

    Il a pu se refaire une petite santé lors des municipales (avec l’élection de Bayrou à la mairie de Pau) et a limité les dégâts lors des européennes grâce à sa nouvelle alliance avec l’UDI et l’UMP, tournant ainsi le dos au fameux «ni, ni» de son président qui avait eu comme conséquence sa quasi-disparition de l’Assemblée nationale en 2012 (un siège de député).

    Si, à l’inverse de l’UDI, le leader du Mouvement démocrate est connu et se trouve parmi les personnalités les plus appréciées des Français, cela ne se traduit pas pour le parti par des succès électoraux et une place dans les grandes formations politiques.

    Ce serait d’ailleurs plutôt le contraire avec un paradoxe qui s’explique peut-être par l’extrême identification du MoDem à son seul chef, n’en faisant qu’un outil à ses ambitions et non un parti traditionnel aux yeux des électeurs.

    En outre, une partie de la gauche du MoDem a claqué la porte après le rapprochement de François Bayrou avec l’UMP et avec Alain Juppé et s’en est allée créer un nouveau parti, le Front démocrate, qui peine à exister.

    Quant à l’Alternative, cette «organisation coopérative» entre l’UDI et le MoDem, créée par François Bayrou et Jean-Louis Borloo, elle n’a été, jusqu’à présent – et définitivement? – qu’un cartel électoral qui, s’il a été très peu utilisé lors des municipales, a été l’étiquette sous laquelle se sont présentées les deux formations centristes aux européennes au grand profit du Mouvement démocrate et au grand dam de l’UDI.

    Mais aucune avancée n’a été faite sur un quelconque projet commun (ni même sur un projet de chacun d’entre eux), les partis centristes se contentant de montrer une opposition peu constructive face à François Hollande et au gouvernement de Manuel Valls, pariant sur la victoire assez évidente de la Droite en 2017 et, donc, dans le cadre d’une alliance «naturelle» avec celle-ci, à leur retour au pouvoir.

    - Puissance politique et électorale du Centre

    En matière politique et électorale, le Centre a enregistré des avancées timides.

    Le Centre demeure une force politique de second plan et ne parvient pas à se hisser au niveau du PS et de l’UMP, ce que le FN est parvenu à faire de son côté.

    Si l’UDI et le Mouvement démocrate clament qu’en nombre d’élus les partis centristes sont la troisième force du pays, les sondages en font la quatrième force derrière l’UMP, le PS et le FN, et plus proche des scores des écologistes et du Front de gauche que des trois premiers.

    Les élections municipales et sénatoriales, si elles ont vu effectivement des gains, ceux-ci n’ont pas été conséquents et, dans la plupart des cas, obtenus au sein d’une coalition avec l’UMP et non pas sur le simple nom de l’UDI ou du MoDem.

    Surtout, les élections européennes, les seules où le Centre est allé au combat uniquement sous sa propre bannière, ont été un échec cuisant avec moins de 10% (9,93%) des voix alors que, dans le même temps, le Front national devenait le premier parti de France avec près de 25% (24,85%) des voix sur un programme totalement anti-européen.

    Pourtant, l’espace centriste demeure malgré tout un lieu convoité par la Gauche et la Droite en prévision des élections présidentielles et législatives de 2017 qui ne se gagneront pas sans les électeurs centristes pour l’un ou l’autre camp.

    Ainsi, tant à gauche avec Manuel Valls qu’à droite avec Alain Juppé, les centristes sont très courtisés et un axe central est en train d’émerger sans que l’on sache, pour l’instant, s’il sera une solide alternative à la Gauche et à la Droite ainsi qu’à l’extrême-droite dans les années qui viennent.

    La bonne nouvelle pour la refondation du Centre est donc que les partis centristes n’ont pas disparu et ont été capables de gains lors des élections municipales et sénatoriales.

    Mais on est loin encore d’une robustesse qui permet de regarder l’avenir avec sérénité.

    C’est même plutôt le contraire avec un risque non-négligeable d’implosion de l’espace centriste qui ne signifierait pas la mort du Centre mais son incapacité à être une force politique crédible pour les Français.

    Pour autant, les potentialités existent.

    Reste aux centristes de ne pas les gâcher.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Sarkozy: critique centriste d’un retour annoncé

    Le revoilà donc.

    Personne n’en doutait mais c’est désormais officiel, Nicolas Sarkozy veut reprendre la place qu’il estime être due à sa personne, la présidence de la république.

    Comme l’a dit avec délectation François Hollande, c’est son droit et personne ne le lui déni sauf peut-être les juges dans les mois à venir.

    Quant à savoir s’il sera le sauveur d’une France en décomposition aidé en cela par un nouveau parti du XXI° siècle comme il l’annonce, rien n’est moins sûr.

    Les Français en doute.

    Déjà 64% d’entre eux ne s’intéressaient pas à son retour.

    Plus, 65% – dont 77% de sympathisants du Mouvement démocrate et 61% de sympathisants de l’UDI – ne souhaitaient pas son retour estimant que c’est une «mauvaise chose» pour la France.

    Enfin, pour 72% d’entre eux, il «n’a pas changé».

    Quoiqu’il en soit, ce retour concerne évidemment le Centre et les centristes même si l’ensemble des leaders centristes considèrent qu’il s’agit d’une affaire interne à l’UMP… pour le moment.

    Pas seulement parce que l’on prête l’intention à Nicolas Sarkozy de créer une nouvelle UMP réunissant droitistes et centristes, mais aussi parce qu’il faut bien faire l’inventaire centriste d’une présidence et d’une alliance passées avant de se projeter dans un possible avenir commun.

    Les cinq années sarkozystes de la France n’ont pas été vraiment marquées par une vision humaniste de la société, ni par une politique sous le sceau du principe centriste du juste équilibre, Nicolas Sarkozy ayant toujours affirmé, par ailleurs, un certain dédain pour les représentants du Centre.

    De même, l’alliance entre l’UMP et le Nouveau centre n’a pas été particulièrement bénéfique pour ce dernier parti qui ne s’est pas renforcé, bien au contraire, obligé de devenir une simple composante d’une UDI lancée par un droitiste modéré et ancien sarkozyste, Jean-Louis Borloo.

    Et on ne parle même pas des centristes de l’UMP totalement marginalisés.

    Pour ce qui est du bilan, il est globalement négatif en matière économique avec une absence de croissance, un chômage en hausse et une augmentation des déficits publics, ressemblant ainsi comme deux gouttes d’eau au bilan actuel de François Hollande.

    Sans oublier que sous sa présidence, l’UMP (et la majorité présidentielle d’alors) a perdu toutes les élections intermédiaires dont celle du Sénat qui a fait basculé ce dernier pour la première fois à gauche depuis le début de la V° République, jusqu’aux défaites à la présidentielle et aux législatives de 2012.

    On a vu meilleur chef et gagneur…

    Et puis, en voulant s’approprier les voix des électeurs du Front national, Nicolas Sarkozy a ouvert la boite de Pandore et a été en réalité le premier propagandiste du parti d’extrême-droite, reprenant nombre de ses idées, les banalisant en quelque sorte, ce qui permet aujourd’hui à Marine Le Pen de prétendre que son parti est un parti comme les autres et les médias de suivre ce raisonnement si dangereux pour la démocratie républicaine à laquelle est si attaché le Centrisme.

    Au lieu de marginaliser le FN, Sarkozy lui a, in fine, donné un surcroît de légitimité même s’il a su siphonner ses voix lors de la présidentielle de 2007.

    Rien n’est moins sûr qu’il y parvienne en 2017.

    D’ailleurs, on lui prête l’intention d’aller plutôt siphonner celles de gauche!

    Tout comme rien n’est moins sûr qu’il puisse séduire un électorat centriste plus attaché à la démocratie qu’au bonapartisme, plus libéral que nationaliste, plus parlementariste que vouant un culte au chef suprême.

    Quant à la «nouveauté» Sarkozy, elle s’inscrit dans l’incapacité de l’UMP à renouveler ses dirigeants et ses leaders (Fillon, Juppé, Raffarin et consorts accompagnant Sarkozy dans l’éternel retour des anciens).

    Dès lors, on comprend mieux pourquoi le retour de Nicolas Sarkozy est loin de ravir les Français.

    Le Centre a peut-être à gagner avec ce retour mais a tout à perdre en s’alliant avec lui dès maintenant.

    Il sera toujours temps de le faire si Nicolas Sarkozy devient le candidat de l’UMP pour la présidentielle et, surtout, que son programme est centro-compatible.

    On verra également où en est la menace d’extrême-droite dans deux ans.

    En attendant, il faut s’attendre à des pressions loin d’être amicales pour «convaincre» les centristes de rejoindre l’ancien président de la république.

    Aux centristes de résister en élaborant un projet humaniste qui sera la base du programme de son candidat en 2017.

    Et ce sera sur la base de ce projet qu’ils devront négocier une éventuelle alliance.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme